Les Épagneul Breton de la Crête Bleue

Fabi et Fan en 2015
Fabi de la Crête Bleue, OFA Good, Exc, FDJ
Fan des Rives de St-Paul, OFA Good, 3 CACS, FDJ
(photo prise en juillet 2015)
(Photo: David Campbell)

L'aventure de l'Épagneul breton a commencé pour nous en 1991 lors d'un voyage en Europe. J'y ai rencontré une belle bretonne en Suisse, une certaine Dellie. À mon retour, je cherche au Québec avec mon frère un Épagneul Breton. Nous nous achetons un mâle à Ste-Rosalie. ` Mais cet achat s'avère décevant surtout au niveau de la conformation, le chien devient beaucoup trop grand et surtout trop long. J'ai lu le livre de Christian Gunther qui commentait les meilleurs élevages de France. Je décide donc d'importer une chienne de l'élevage des Pigenettes, parce qu'à l'époque, c'est l'élevage qui semble le mieux allier les qualités de chasse avec une conformation irréprochage. J'ai donc importé Iota en Janvier 1994. Ce fut une vraiment très belle bretonne et vraiment excellente à la chasse. C'était une chienne qui rapportait très bien, même de grosses oies blanches presque aussi grosses qu'elle. Mais Iota n'avait pas des hanches parfaites, alors elle n'a jamais reproduit.

En 1996, j'ai fait la rencontre de Monsieur Léon Le Louët. Il était venu au Québec pour tenter de convaince le CKC (Canadian Kennel Club) d'adopter le standard international de l'Épagneul Breton. En faisant un peu d'exposition avec mon premier Breton, j'ai vite constasté que les juges du CKC utilisaient et interprétaient tout à fait différemment le standard de l'Épagneul Breton. Les chiens champions du CKC n'ont absolument rien à voir avec les champions que j'ai vu en France.

En 1999, Monsieur Le Louët revient au Québec avec son chien Onyx. Il fait au CEB du Québec un atelier sur le standard de l'Épagneul Breton. Je l'ai amené voir des épreuves telles que pratiquées au Québec. Il fut surpris de voir que nous utilisions de si petits terrains pour évaluer nos chiens quand nous disposons d'immenses territoires de chasse. Mais ce qui le surprenat le plus, c'était la dérive facilement observable dans la plupart des races que nous avons ici. Je lui ai montré un "Pointer" d'origine américaine. Quand je lui ai qu'il s'agissait d'un "Pointer", il m'a dit: "Tu rigoles, là?". Je lui confirme qu'il s'agit bien d'un "Pointer". Il l'examina de tous les côtés pour finalement dire: "Ce chien n'a absolument rien d'un "Pointer", au mieux, on pourrait dire qu'il s'agit d'un mauvais Braque." Monsieur Le Louët était aussi juge international pour le Pointer.

Suite à cette visite au Québec, Monsieur Le Louët s'est engagé à aider le Québec à importer des Bretons de qualité venant de la France. En 2000, Madame Le Louët transporte au Québec 4 Bretons, Rackam le Rouge de la Forêt Bellemoise, Rivale du Pont de Cauhet, Rudy du Chemin des Berger et Rixie des Deux Moulins. Rackam est toujours vivant en 2009. En 2001, il nous rapporte Socrate et Samba de Saint Lubin. En 2002, Reynald Lefebvre va faire un stage en juge de field trials de printemps et rapporte Taleg et Trudy de Saint Lubin et Talhia du Petit Odon. D'autres transports nous rapportent Timba des Deux Moulins, Tonique des P'tits Chiots Picards et Tamak de la Haille au Loup. En 2003, Ultime du Petit Odon et Urfée de la Montagne des Hardrets furent importés. Il y a eu aussi d'autres efforts d'importations faits par des gens du Québec. Malheureusement, plusieurs de ces chiens se sont retrouvés dans les mains de gens qui ont eu un intérêt plutôt momentanné pour la race. D'autres ont eu des problèmes. L'importation n'est vraiment pas facile même avec de l'aide. Même quand on sélectionne des chiots dans les meilleures portées disponibles, il y a toujours des sujets qui sont impropres à la reproduction. Imaginez ce que ça doit être avec ceux qui sélectionnent peu...

De toutes ces importations, il nous est resté quelques sujets d'excellente qualité. Timba des Deux Moulins est l'une d'entre eux. J'ai fait son acquisition en 2003 d'une personne qui l'avait importé en 2002, mais qui s'est vite désintéressé à la race. J'ai été très chanceux.

En 2004, j'ai importé Una du Trio de Gascogne. Ce fut une très bonne chienne. Elle avait 9 mois quand elle est arrivée ici. Elle avait très peu de dressage. Mais elle s'est avérée être une très bonne chasseuse. Elle avait un excellent rapport naturel. Sa quête n'était pas spectaculaire, c'est à dire qu'elle n'était pas très rapide et n'avait pas une grande amplitude de quête, mais elle avait un excellent nez et savait trouver le gibier sans trop dépenser d'énergie. Elle a produit plusieurs vraiment bons sujets. Deux de ces rejetons se retrouvent aux USA, dont une dans un petit élevage.

En 2010, j'ai importé Fan des Rives de St-Paul. Elle venait d'une mère "Pigenettes" avec "Shun de la Sources aux Perdrix", un champion de field trials en France. Fan a ramené dans mon élevage le sang de "Pigenettes" que je désirais avoir dans mon élevage depuis de nombreuses années. Elle ne m'a pas déçu. C'est une très belle chienne parfaitement dans le standard, d'un excellent tempérament qui n'a peur de rien, avec d'excellentes aptitudes pour la chasse et des hanches "Good". Cette année là, j'ai gardé une fille de Timba pour prendre sa relève. Il s'agit de Fabi. C'est une belle chienne bien dans le standard avec des aptitudes de chasse vraiment bien et des hanches "Good".

Notre philosophie d'élevage est de produire de bons bretons bien chasseurs qui respectent le standard international de l'Épagneul Breton qui sont en bonne santé. C'est bien beau une philosophie d'élevage, mais concrètement, comment ça se réalise? Nous n'utilisons que des sujets qui font au moins le "Très bon" ou idéalement l'"Excellent" selon le standard international. Nous n'utilisons que des chiens qui ont déjà démontré leur qualité de chasse ou que nous connaissons bien. Nous utilisons que des sujets certifiés exempts de la dysplasie la hanche par l'OFA (Orthopedic Foundation for Animals). Pourquoi n'accepter que l'OFA? C'est que les résultats de l'OFA sont publiés sur leur site Internet et sont vérifiables en tout temps. De plus, l'OFA est un organisme indépendant qui garantie une certaine objectivité dans les résultats. Lorsqu'on a seulement le diagnostique d'un vétérinaire local, ça peut avoir été fait en conflit d'intérêt, le vétérinaire veut faire plaisir à ses clients. De plus, pour avoir un bon diagnostique, ça prend passablement d'expérience dans ce domaine particulier. Les vétérinaires experts dans ce domaine sont plutôt rares au Québec. Donc l'OFA est l'organisme offrant le meilleur service.

Nous mettons donc une forte pression sur la sélection de nos géniteurs pour avoir la meilleure progéniture possible. Quand les géniteurs sont le plus près possible de la perfection, nous mettons toutes les chances de notre côté pour avoir une progéniture toute aussi bonne, sinon meilleure. Quand on part avec des chiens hors standard (trop grands, trop petits, couleur non acceptée, etc), comment penser produire des chiens bien dans le standard? Nous savons que pour bien des acheteurs, la conformation, les qualités de chasse ou même les résultats en dysplasie sont bien peu importants pour eux. Mais il faut savoir qu'un vrai beau, bon Breton en santé ne coûte pas plus cher, mais combien il est intéressant de se faire complimenter quand on a un bon chien... Un chien en mauvaise santé peut coûter des fortunes, on s'attache à ces petites bêtes et on veut les garder bien souvent malgré les problèmes de santé.

Nous encourageons nos acheteurs à faire reproduire leur Breton de la Crête Bleue, mais pas n'importe comment. Avant de faire reproduire son chien, il faut le présenter en épreuve de chasse. Un certificat de TAN (Test d'aptitude naturelle) ou tout autre épreuve reconnue réussie suffit. Le TAN est très facile; le chien doit quêter en restant en contact avec son maître. Il doit marquer l'arrêt sur un gibier et doit être insensible au coup de feu. Ensuite, il faut présenter son chien en exposition utilisant les standards de la FCI (Fédération cynologique internationale) et obtenir au moins le Très Bon avec un juge qualifié pour la race. Dernière chose,faire radiographier son chien, envoyer la radio à l'OFA (www.offa.org) et obtenir au moins le "Fair". Ceci est le minimal à faire pour être capable de produire de bons beaux Bretons en santé. Il suffit de faire comme nous faisons.


Una du Trio de Gascogne
Timba des Deux Moulins
Iota des Pigenettes
(photo prise le 6 juin 2004)